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Venezia Côte Basque - Le Blog

Histoire et codes du Carnaval vénitien

1 Mai 2014 , Rédigé par C. & J. Publié dans #Venise, #Costumes Masques Côte Basque Aquitaine, #COUTURE, #Anglet, #carnaval, #Carnaval Venise, #Saint-Jean de Luz, #Cambo Les Bains, #Auvillar, #costumes

Le carnaval de Venise est une fête traditionnelle italienne remontant au Moyen Age. Il a toujours attiré des foules considérables venues du monde entier. A ses débuts, il sert à façonner la cohésion civique et politique de la commune constituée de quartiers marqués par leur forte identité. Et également à abolir les contraintes sociales habituelles. Il est progressivement pris en main par l'aristocratie qui canalise la fête, mais continue à y associer le peuple.

Le riche se déguisait en pauvre et vice versa. Les personnes qui se connaissaient bénéficiaient du privilège de ne plus avoir à se saluer grâce à l'incognito procuré par les masques apparus au 13e siècle. Le port du costume permettait une liberté inconnue pendant le reste de l'année, les individus pouvaient transgresser certaines règles sans se faire reconnaître. Institutionnalisé et "codifié" à la Renaissance, le carnaval s'ouvre à l'opéra à partir du 16e siècle et accueille les princes d'Europe (auparavant le théâtre avec ses prix d'entrée réduits était plus populaire). C’est à partir du 17e siècle, à l'époque baroque, que le mythe du carnaval de Venise s’est répandu dans toute l'Europe, et c'est l'image du 18e siècle qui nous est la plus familière grâce aux tableaux de Canaletto, Guardi, Tiepolo et Longhi.

C'est un temps pour oublier le quotidien et tous les préjugés. Les costumes pour le carnaval, inspirés originellement par les personnages de la Commedia dell’Arte, ont engendré un véritable marché des masques et des costumes. Après la phase de confection des modèles (robes, capes, masques, etc.), on y ajoute des détails tels que des dessins, des broderies, des perles, des plumes et autres. Le fait d’endosser un costume ne suffit pas, le carnaval de Venise est un état d’esprit tout entier. Il faut donner un personnage à son costume et le jouer.

DIFFÉRENCES ENTRE LES CARNAVALS

Vous connaissez le carnaval de Rio de Janeiro: effervescent, dansant, musical, bruyant.

Les carnavals du Nord de la France ou de Belgique avec leurs chars et confettis.

Le carnaval de Bâle en Suisse, avec ses fifres et tambours et ses masques satyriques dans une ambiance un peu austère.


Le carnaval vénitien lui est différent: raffiné, silencieux, mystérieux, magique, inquiétant parfois. La gestuelle se doit d'être gracieuse et lente. Le mystère doit rester complet… Est-ce un homme ou une femme derrière le masque? Quel âge-a-elle? Quel âge-a-t-il?

Impossible de le savoir car nous sommes tous des anonymes et souhaitons le rester. C'est pour cela que nous ne laissons aucune parcelle du corps visible à part les yeux pour que le mystère reste complet...


En couple (mais cela peut être deux femmes ou deux hommes) nous jouons un rôle comme les amoureux, les bouffons, les marquis et marquise, Pierrot et Colombine, le Soleil et la Lune, Arlequin et Pantalon, Polichinelle, Brighella, Scaramouche bref des êtres imaginaires, parfois gais, parfois tristes par l'expression de leurs masques.

Le tabarro (cape noire), la bauta blanche et le domino noir sous le tricorne ne sont pas tristes : c'est avant tout des signes de liberté de parole, de folie autorisée, de joie et de plaisir secrets.

Commencé aux alentours du Xe siècle le carnaval a perduré jusqu'au XIXe siècle où il a progressivement disparu sous l'occupation française (Napoléon Bonaparte l'interdit en 1797 car il avait peur d'éventuels émeutiers masqués), puis autrichienne, suivies toutes deux d'une grave crise économique locale. Sous l'initiative d'associations de citoyens, de la municipalité de Venise, du Théâtre de La Fenice, ainsi que de laBiennale de Venise, il est décidé de relancer avec faste le carnaval en 1979.

Et depuis il a beaucoup évolué. Pas toujours dans le bon sens.

Trop mercantile disent certains. Avec des concessions au modernisme pas toujours de bon goût à notre sens (soirées techno…). Et son lot de beuveries place Saint Marc (les fameuses fontaines à vin)…

Ce qui fait que le Vénitiens traditionnels cherchent de nouveaux lieux éloignés du centre historique ou se cachent dans les fêtes privées des Palazzi...

NAISSANCE DES FÉERIES VÉNITIENNES

Derrière les masques et les costumes se cachent, aujourd’hui, des personnes qui veulent faire partager leur passion pour Venise.

C’est ainsi que sont nées, un peu partout dans le monde, les Féeries Vénitiennes... Des répliques du Carnaval où des masqués défilent pour faire admirer les costumes qu’ils ont généralement porté à Venise l’année même.

La France compte - au monde - le plus grand nombre de participants déguisés au Carnaval de Venise. Ceci explique le succès des Fééries Vénitiennes de France qui se déroulent tout au long de l’année aux quatre coins de l’hexagone.

Ces fêtes attirent un nombreux public avide de photos et vidéos. Les masqués se prêtent volontiers à la pause photographique et échangent quelques mots avec les spectateurs lors des déambulations libres, alors que d’ordinaires - notamment lors des cortèges - les Masqués ne parlent pas pour entretenir le mystère.

Dans le jargon vénitien, les participants sont nommés les «Masqués», traduction du terme italien "mascherate" et non les déguisés, terme qui est presque insultant pour les costumés historiques que nous sommes..

Une autre catégories de passionnés, les «Poudrés Masqués» font revivre eux les costumes d'époques dans des cadres ad’hoc, comme les Châteaux de la Loire et défilent parfois avec les Masqués vénitiens.

Devant la Mairie d'Etaules

Devant la Mairie d'Etaules

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